Prendre
Définitions
Grand Dictionnaire de la langue française numérisé
- v. tr. Attraper un animal, se rendre maître d'un lieu, arrêter, faire prisonnier quelqu'un : Prendre un animal au piège. L'ennemi a pris la ville frontière.
- v. tr. Voler, subtiliser ou emprunter quelque chose à quelqu'un : Qui m'a pris mon stylo ? Elle lui a pris son idée.
- v. tr. Enlever quelqu'un à l'affection de quelqu'un, d'un groupe : La mort nous l'a pris dans la fleur de l'âge.
- v. tr. Se manifester soudain chez quelqu'un : La peur le prit alors.
- v. tr. Toucher, atteindre et saisir quelque chose, avec ou sans instrument, pour le déplacer, l'utiliser, etc. : Il prit délicatement le timbre avec la pince.
- v. tr. Toucher quelque chose, quelqu'un, un animal, le saisir, le tenir, le porter, etc. : Prendre un enfant par la main, dans ses bras.
- v. tr. Adapter son comportement à l'égard de quelqu'un, avoir telle attitude par rapport à quelque chose et, en particulier, le traiter de telle ou telle manière : Prendre quelqu'un par les sentiments.
- v. tr. Emporter quelque chose, le mettre sur soi ou dans ses affaires, partir avec : Tu as pris tes papiers ?
- v. tr. Aller retrouver quelqu'un et l'emmener avec soi : Passer prendre les enfants à l'école.
- v. tr. Emmener quelqu'un avec soi : L'inspecteur de police prit trois hommes avec lui.
- v. tr. Transporter quelqu'un : Prendre un auto-stoppeur.
- v. tr. Accepter quelqu'un au sein d'un groupe, le recevoir : L'école ne prend que les élèves du quartier.
- v. tr. Recevoir quelqu'un pour un entretien, une consultation, une leçon, etc. : Le docteur m'a pris à 17 heures.
- v. tr. Utiliser un moyen de transport : Prendre le bus.
- v. tr. S'engager sur une voie de communication, dans une direction donnée : J'ai pris la première rue à droite. Prenez la direction de Lille. Il prend le chemin de l'échec.
- v. tr. Choisir quelqu'un, quelque chose, le sélectionner parmi d'autres : Quel sujet as-tu pris à l'examen ?
- v. tr. Se procurer quelque chose, en particulier l'acheter : S'arrêter pour prendre de l'essence.
- v. tr. Prélever quelque chose (matière, objet, etc.) pour l'utiliser, le consommer : Prendre 50 grammes de beurre.
- v. tr. Consommer un aliment, une boisson, un médicament, manger, boire, absorber, avaler : Prendre une pilule matin et soir.
- v. tr. Occuper, nécessiter tant d'espace, de temps ou accaparer le temps, l'énergie, les forces de quelqu'un : C'est un travail qui prend trop de temps.
- v. tr. Occuper le temps de quelqu'un : Ses nouvelles fonctions le prennent beaucoup.
- v. tr. Se faire donner, faire en sorte d'avoir quelque chose ou en bénéficier de droit : Prendre des vacances.
- v. tr. Relever, noter les dimensions, les mesures de quelque chose : Prendre la dimension d'une pièce.
- v. tr. Recevoir quelque chose de quelqu'un, se le faire donner : Prendre un avis auprès des spécialistes.
- v. tr. Accepter quelque chose : Prenez cet argent, je vous en prie.
- v. tr. Faire payer, exiger tel prix, tel tarif : Coiffeur qui ne prend pas cher.
- v. tr. Recevoir un coup, un choc, un projectile ; être atteint par un mal ; faire l'objet d'une vive réprimande, d'une critique, etc. : Prendre une gifle.
- v. tr. Recevoir quelque chose, l'accepter, l'entendre, l'interpréter de telle manière : Il prend tout au tragique.
- v. tr. Se laisser atteindre, gagner, traiter par quelque chose, en recevoir les effets : Prendre le soleil.
- v. tr. Considérer quelqu'un, quelque chose comme étant tels, en particulier en se trompant : Je vous ai pris pour votre frère.
- v. tr. Considérer, envisager quelque chose, quelqu'un comme : Prends cette maison comme repère.
- v. tr. Choisir quelqu'un pour une fonction : Prendre un avocat. Prendre un amant.
- v. tr. Surprendre quelqu'un en train de commettre une faute : On ne l'a jamais pris en faute.
- v. tr. Pincer quelque chose, le coincer dans quelque chose : J'ai pris mon manteau dans la portière.
- v. tr. Défier quelqu'un à un jeu : Je te prends aux échecs.
- v. tr. Accepter une offre, une proposition : À deux mille, je prends, à plus, je refuse.
- v. tr. Jouer tel type de partie que l'on devra mener à certains jeux : Prendre à cœur, à trèfle.
- v. tr. Familier. Subir une peine, un désagrément, un dommage, un choc, etc. : Il a pris pour deux mois de prison.
- Forme avec un nom des locutions verbales équivalant à un verbe : Prendre une décision (= se décider). Prendre un bain (= se baigner). Prendre la fuite (= fuir). Prendre une photo (= faire une photo, ou photographier). Prendre une radio (= faire une radio, ou radiographier). Prendre des notes (= noter, inscrire).
- Avec un nom complément, indique le début d'une action, par opposition à avoir + participe passé : L'affaire prend une tournure qui ne me plaît pas. Prendre feu (s'enflammer). L'oiseau prend son vol (= s'envole). Prendre (du) plaisir à faire un travail.
- v. tr. En parlant d'une envie, d'une idée, venir soudain à quelqu'un : Il lui prend une envie de voyager.
- v. intr. Se solidifier sous l'effet du froid, ou se figer en fonction de certains constituants (graisse, gelée) : La confiture commence à prendre.
- v. intr. En parlant d'un béton, d'un mortier, du plâtre, etc., faire corps avec les matériaux qu'il enveloppe.
- v. intr. Réussir, atteindre son but : Un vaccin qui prend.
- v. intr. Commencer à brûler, à se développer : Le feu prend bien dans ces brindilles sèches.
- v. intr. Se diriger, choisir son chemin : Nous prendrons à travers bois.
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- v. S’enraciner, pousser, croître.
- v. (Figuré) Réussir, trouver son lectorat, son auditoire, en parlant d’un ouvrage de l’esprit, d’une proposition, d’un compliment, etc.
- v. Adhérer, s’attacher, produire son effet.
- v. Faire une impression trop forte à la gorge, au nez.
- v. (Intransitif) Se geler, se coaguler, s’épaissir, se solidifier.
- v. Contribuer à un bon ou à un mauvais résultat.
- v. Être atteint.
Le littré
- v. tr. Sens 1: Saisir, mettre en sa main. Prendre les armes, s'armer, soit pour combattre, soit simplement pour rendre des honneurs. Prendre quelqu'un aux cheveux, le saisir par les cheveux. Fig. Prendre l'occasion aux cheveux, saisir l'occasion, en profiter. On ne sait par où le prendre pour ne pas le faire crier, se dit d'un malade dont le corps est si douloureux qu'on ne peut le remuer sans lui causer de vives souffrances. Fig. On ne sait par où le prendre, se dit d'un homme très susceptible ou insensible à tout. Au jeu de paume, prendre la balle de volée, à la volée, au bond, la jouer de volée, la jouer au bond. Fig. Prendre la balle au bond, saisir vivement et à propos une occasion. Fig. Prendre le tison par où il brûle, prendre une affaire par le côté le plus difficile. Fig. Prendre la mouche, prendre la chèvre, se fâcher tout à coup et pour un sujet qui n'en vaut pas la peine. Prendre la clef, mettre en sa poche la clef qui ouvre un appartement. Il a pris la clef, je ne puis rentrer. Fig. Prendre la clef des champs, s'évader, s'échapper. Prendre une chose à pleine main, en prendre à poignée autant que la main peut en tenir. Fig. Prendre une affaire en main, la diriger. Prendre en main les intérêts, le droit de quelqu'un, soutenir ses intérêts, ses droits. Dans le style soutenu, prendre en main le timon des affaires, les rênes de l'État, etc. gouverner les affaires publiques.
- v. tr. Sens 2: Saisir une chose non avec la main, mais avec quelque instrument ou de toute autre manière. Prendre du feu sur une pelle.Prendre la lune avec les dents, voy. LUNE. Il est à prendre, ou il n'est pas à prendre avec des pincettes, se dit de quelqu'un, de quelque chose extrêmement sale.
- v. tr. Sens 3: Il se dit des animaux qui saisissent avec leur gueule, leurs pattes, leurs griffes, etc. Le perroquet prend avec sa patte ce qu'on lui donne.Prendre le mors aux dents, voy. MORS.
- v. tr. Sens 4: En parlant de vêtements, mettre sur soi. Vous avez pris aujourd'hui un habit bien léger.Prendre le deuil, s'habiller de noir à l'occasion de la mort d'une personne. Prendre l'habit de religieux, ou, simplement, prendre l'habit, entrer en religion. Prendre le voile, se faire religieuse. Familièrement. Prendre le froc, se faire moine. Prendre le petit collet, entrer dans l'ordre ecclésiastique. Prendre la cuirasse, embrasser la profession des armes. Prendre le bonnet, se faire recevoir docteur. Prendre la haire, embrasser une vie pénitente. Prendre la livrée, se faire laquais. Prendre la perruque, ou prendre perruque, commencer à porter perruque.
- v. tr. Sens 5: Emporter avec soi certaines choses par besoin ou par précaution. Prendre un parapluie, une lanterne. Prendre sa canne. son mouchoir, sa tabatière.
- v. tr. Sens 6: Emporter en cachette ou de force, ôter à quelqu'un ce qu'il a. On lui a pris une vache dans son pré. Absolument: . Absolument et en un sens particulier. Faire des profits illicites. Prendre un baiser, se dit d'un baiser ravi à une femme sans qu'elle le veuille. Prendre la maîtresse de quelqu'un, le supplanter près de sa maîtresse. Poétiquement, prendre les jours, la vie, disposer de la vie de quelqu'un, le faire mourir. Fig. Il en prendrait sur l'autel, sur le maître autel, c'est-à-dire il prend hardiment tout ce qu'il peut et partout où il peut. Prendre se dit aussi des animaux. Le chat a pris le fromage. Le renard m'a pris trois poules.
- v. tr. Sens 7: Se saisir, s'emparer d'une personne. Il voulait résister, on l'a pris de force. Prendre au corps, arrêter prisonnier. Prendre de force ou par force une femme, attenter à son honneur. Il se dit aussi des choses que l'on saisit, dont on s'empare. Il a pris le sabre de son ennemi. Prendre son bien où on le trouve, mettre ia main sur ce qui est à soi, en quelque endroit qu'on le rencontre.
- v. tr. Sens 8: Prendre se dit de levées d'hommes qui se font. L'empereur Napoléon prenait tous les jeunes gens de chaque conscription.
- v. tr. Sens 9: Prendre se dit de Dieu qui fait disparaître un être humain par la mort.
- v. tr. Sens 10: Arrêter pour emprisonner. Il a été pris comme dans un blé, il a été attrapé de manière à ne pouvoir se sauver.
- v. tr. Sens 11: En guerre, s'emparer, se rendre maître de. Faire prisonnier.
- v. tr. Sens 12: Attraper à la chasse, à la pêche, dans un piége, etc. Fig. Se laisser prendre au piége, à l'hameçon, se laisser tromper. Dans un sens analogue. Ne vous laissez pas prendre à ses paroles, à sa feinte douceur. Fig. Cette femme l'a pris dans ses filets, cette femme l'a séduit. Fig. Prendre quelqu'un au trébuchet, obtenir par artifice quelque chose de quelqu'un. Fig. Prendre un rat, voy. RAT. Prendre se dit aussi des animaux qui chassent ou pêchent. Le chat a pris une souris. La mouette a pris un poisson. Fig. S'emparer de l'esprit, du cœur. Prendre quelqu'un par son faible, flatter, toucher son inclination favorite. Savoir prendre quelqu'un, connaître les mobiles par lesquels on peut agir sur lui. Prendre quelqu'un par ses propres paroles, le convaincre par ce qu'il a dit lui-même, se faire contre lui un droit de ses propres paroles.
- v. tr. Sens 13: Surprendre. Je l'ai pris à voler des fruits. On m'a pris au dépourvu. En un sens analogue. Prendre quelqu'un sur le fait, le prendre au moment même où il fait quelque chose qu'il voulait cacher. Fig. On dit dans le même sens : prendre quelqu'un en flagrant délit (voy. FLAGRANT). Prendre quelqu'un la main dans la poche, la main dans le sac, le surprendre au moment où il commet un vol ou quelque détournement. Prendre en faute, surprendre pendant qu'une faute se commet. Prendre quelqu'un sans vert, voy. VERT. Prendre quelqu'un au pied levé, voy. LEVÉ, n° 1. Prendre quelqu'un au saut du lit, l'aller trouver dès le matin afin de ne pas le manquer. Prendre quelqu'un au mot, se hâter d'accepter une offre. Prendre quelqu'un à son avantage, le saisir, le surprendre quand on a l'avantage sur lui. Prendre le défaut d'un joueur, à la paume, pousser la balle de manière que celui qui est obligé de la renvoyer ne puisse aisément aller au-devant. Terme d'escrime. Prendre sur le temps, porter une botte à son adversaire dans l'instant où il s'occupe de quelque mouvement.
- v. tr. Sens 15: Manger, boire, avaler Je n'ai encore rien pris de la journée. Voudriez-vous prendre quelque chose ? se dit à une personne que l'on invite à manger un morceau. On dit : prendre du café, du thé, du chocolat, plutôt que boire. Trop prendre de son vin, ou, absolument, en trop prendre, s'enivrer. Fig. Faire usage d'une chose pour sa santé, pour son agrément, etc. Prendre un bain. Prendre du tabac, mettre de la poudre de tabac dans son nez. Prendre la poudre d'escampette, voy. ESCAMPETTE. Prendre l'air, sortir d'un lieu où l'on était renfermé pour aller dans un endroit découvert, aéré. Prendre l'air, sortir de la ville pour aller passer quelque temps à la campagne. Familièrement. Prendre l'air, s'évader, se retirer d'une situation où l'on court quelque péril. On voulut l'arrêter ; mais il avait pris l'air. Prendre le frais, respirer la fraîcheur. En un sens analogue. Prendre du repos, prendre du relâche, interrompre le travail, l'action, par du repos, par du relâche. Dans les maisons religieuses, prendre la discipline, se donner la discipline. Ces religieuses prenaient la discipline deux fois la semaine.
- v. tr. Sens 16: Être atteint par communication, en parlant de maladies contagieuses. Il a pris le typhus dans l'hôpital. Fig. Prendre un mal, une passion, contracter un mal moral, une passion, etc.
- v. tr. Sens 17: Il se dit de certaines conditions corporelles. Prendre de l'embonpoint, du corps, devenir plus gras, plus gros. Prendre du ventre, devenir ventru. Prendre des forces, se fortifier. Fig. Prendre de l'âge, avancer en âge. Ce cheval prend quatre ans, cinq ans, il entre dans sa quatrième, dans sa cinquième année. Prendre les dents, se dit du cheval, lorsque les secondes dents lui poussent. Prendre une posture, une attitude, placer son corps d'une certaine manière. Il se dit de certains mouvements du corps. Prendre son vol, commencer à s'envoler. Prendre son élan. se donner une certaine impulsion en courant afin de s'élancer plus loin. Prendre la fuite, s'enfuir. Anciennement, prendre son escousse, s'élancer. Prendre le trot, le galop, se dit d'un cheval qui se met à trotter, à galoper. Prendre les aides des jambes, se dit d'un cheval qui commence à répondre à ces aides. Prendre chair, se dit d'un cheval qui commence à se rétablir après une longue maladie. Prendre les coins, entrer dans les angles du manége.
- v. tr. Sens 18: Contracter, adopter, en parlant de certaines qualités ou manières. Il prend de mauvaises habitudes. Il prit un ton sévère. Cet homme prend des airs, prend certains airs, il affecte un ton, des manières qui ne lui conviennent pas. Prendre le haut ton, parler avec fierté. En un même sens, le prendre sur le haut ton, ou, elliptiquement, le prendre haut. On dit de même : Vous le prenez bien haut. Le prendre sur un certain ton, affecter telle ou telle manière. Le prendre par là, le prendre sur ce ton. Le prendre ainsi, même sens. Le prendre d'un air, d'une façon, employer un air, une façon.
- v. tr. Sens 19: Prendre quelque chose, un nom, un titre, se le donner, se l'appliquer. Prendre un titre, une qualité, se donner un titre, une qualité, l'employer en parlant de soi. Prendre la liberté de faire une chose, prendre sur soi de la faire. Par politesse. J'ai pris la liberté de vous écrire. Prendre des libertés, agir trop librement, peu décemment avec quelqu'un. Il se dit particulièrement d'actions, de gestes trop libres auprès des femmes. On dit de même : prendre des licences, des privautés.
- v. tr. Sens 20: Exiger un certain prix pour une chose. Ce marchand prend trente francs de ce drap. À l'octroi, on prend tant par kilogramme d'huile. Les fiacres prennent tant par heure. Il se dit quelquefois pour acheter. Je prendrai cela pour six francs, si vous voulez me le donner. Absolument: . C'est à prendre ou à laisser, vous avez le choix, mais il faut vous décider pour le oui ou le non. Substantivement.: Avoir le prendre ou le laisser, avoir le choix.
- v. tr. Sens 21: Accepter, recevoir. Prenez ce petit présent. J'ai pris ce qu'on m'a donné. Fig. Dans ce qu'il dit, il faut en prendre et en laisser, ce qu'il dit ne mérite pas grande confiance. Absolument: . Prendre à pleines mains, à toutes mains, de toutes mains, à deux mains, se dit des gens avides qui ne laissent échapper aucune occasion de s'enrichir. Par analogie. Prendre l'ordre de quelqu'un, recevoir l'ordre de celui qui doit le donner. Par politesse, prendre les ordres de quelqu'un, lui demander ce qu'il a à commander. Prendre congé de quelqu'un, lui faire, avant de partir, les adieux qu'exige la politesse. Prendre des leçons, recevoir des leçons. Prendre les choses comme elles viennent, les recevoir avec indifférence sans se mettre en peine des suites qu'elle peuvent avoir. Prendre les hommes comme ils sont, s'en accommoder quel que soit leur caractère. Prendre le temps comme il vient, s'accommoder à tous les événements. Prendre légèrement quelque chose, le supporter, en user avec une sorte d'allégresse. Familièrement. Prenez que, supposez que.
- v. tr. Sens 22: Être partie prenante.
- v. tr. Sens 23: Au jeu de l'écarté, prendre des cartes, changer une ou plusieurs des cartes de son jeu pour autant de cartes du talon.Jouer sans prendre, à l'hombre, nommer l'atout et jouer sans écarter. S. m.: Se dit, à l'hombre, quand on fait jouer sans écarter. Demander le sans prendre. Au jeu de quadrille, jouer sans prendre, se dit de celui qui entreprend de jouer sans appeler une autre carte.
- v. tr. Sens 24: Recevoir en partage.
- v. tr. Sens 25: Tirer de, emprunter. Il a pris cela dans Cicéron. Il a pris l'idée de cette tragédie dans un vieux roman. Familièrement. On dit de même : où avez-vous pris que je voulusse vendre ma maison ? On le dit avec l'indicatif, quand on a dans l'esprit quelque assertion positive.
- v. tr. Sens 26: Terme de peinture. Prendre le trait, calquer un tableau.Prendre au voile, calquer au moyen d'un voile de soie noire.
- v. tr. Sens 27: Engager quelqu'un sous certaines conditions, ou s'engager avec lui sous certaines conditions. Prendre un domestique, une cuisinière. Prendre un maître de danse. Prendre un associé. Prendre femme, se marier. Prendre une femme, choisir une femme et l'épouser. Prendre se dit aussi d'une femme qui prend un homme pour amant, ou pour mari, ou d'un homme qui prend une femme pour maîtresse.
- v. tr. Sens 28: Aller joindre quelqu'un en quelque endroit, pour de là se rendre ailleurs avec lui. Je sais où vous prendre, c'est-à-dire je sais où vous êtes, où je pourrai m'adresser si j'ai quelque affaire avec vous. Prendre quelqu'un, l'emmener avec soi. Il se dit d'une troupe que l'on emmène avec soi.
- v. tr. Sens 29: Recueillir quelqu'un, lui donner l'hospitalité. Prendre quelqu'un, signifie aussi recevoir sa visite.
- v. tr. Sens 30: Prendre quelqu'un, le séparer du reste de la compagnie et s'adresser à lui. Prendre quelqu'un à part.
- v. tr. Sens 31: Retrancher une partie d'un tout, ôter, tirer. J'ai pris le quart de cette somme. Familièrement. Il a pris sa bonne part de la fête, du plaisir, etc. il y a beaucoup participé. Absolument: . Prendre sur sa nourriture, sur sa dépense, retrancher de sa nourriture, de sa dépense ordinaire, pour subvenir à autre chose. Prendre sur son sommeil pour travailler, pour étudier, diminuer les heures du sommeil, pour augmenter celles du travail, de l'étude. Fig. Prendre sur, retrancher à. Absolument: . Familièrement. Je n'y prends ni n'y mets, c'est-à-dire la chose m'est indifférente.
- v. tr. Sens 32: Se charger de. Prendre une somme en dépôt.Prendre une affaire à ses risques, périls et fortune, s'en charger à tout hasard, profit ou perte. Prendre une affaire à forfait, s'en charger pour un prix convenu, qu'il y ait perte ou gain. Prendre un ouvrage à la tâche, s'en charger à raison de tant pour telle ou telle mesure, telle ou telle quantité. Prendre une somme à intérêt, l'emprunter à condition d'en payer les intérêts. Prendre un intérêt dans une affaire, dans une entreprise, contribuer de ses fonds dans une entreprise, à la condition d'avoir part aux profits ou aux pertes. Prendre un engagement, contracter un engagement. Prendre un rôle, voy. RÔLE. Prendre quelqu'un sous sa protection, le protéger. Prendre sur soi, se charger de quelque obligation. Prendre sur soi quelque chose, consentir qu'une chose nous soit imputée. Prendre quelque chose sur soi, s'en porter responsable ou solidaire. On dit aussi : prendre quelque chose sur son compte. Prendre sur soi quelque chose, se décider à faire quelque chose. Prendre sur soi, signifie quelquefois regarder comme adressé à soi. Prendre tout sur soi, trop sur soi, se donner toute la peine, se donner beaucoup de peine, vouloir faire plus qu'on ne peut. Absolument: . Prendre sur soi, beaucoup sur soi, se contraindre.
- v. tr. Sens 33: S'établir dans. Entrer en jouissance d'une chose à certaines conditions. Prendre des terres à ferme. Prendre un logement, un appartement à loyer, ou, simplement, prendre un logement, un appartement, retenir par bail ou autrement un logement, un appartement.
- v. tr. Sens 34: Choisir, préférer, se décider pour. Il faut prendre le plus beau papier pour cette impression. Prendre le haut bout, choisir la place la plus honorable. Prendre un expédient, choisir un moyen, un expédient pour terminer une affaire. Prendre des mesures, prendre ses mesures, employer des moyens, des expédients pour faire réussir une chose. Prendre ses précautions, ses sûretés, prendre les moyens nécessaires pour éviter un danger, un dommage. Prendre une résolution, une détermination, un dessein, se résoudre à quelque chose. Prendre le parti de, prendre son parti de, voy. PARTI 3, n° 7. Prendre le parti de la robe, des armes, etc. voy. PARTI 3, n° 10. Prendre les ordres sacrés, entrer dans les ordres.
- v. tr. Sens 35: Trier, faire un choix.
- v. tr. Sens 36: S'engager dans une route, dans une voie de communication, etc. Prendre le plus long, le plus court, son plus long, son plus court, prendre le chemin le plus long ou le plus court. Absolument: . Prendre à droite, à gauche, entrer dans un chemin situé à main droite ou à main gauche. On dit de même : prendre à l'est, au nord, etc. Prendre par, suivre une direction par un certain endroit. Prenez par ici, par là, allez par ce chemin-ci, par ce chemin-là. Prendre à travers champs, à travers les terres labourées, aller directement, sans suivre le chemin frayé. Fig et familièrement. Prendre à travers les choux, à travers choux, aller à son but tout droit, sans s'inquiéter d'aucune considération, et aussi procéder au hasard, sans méthode. Prendre la voie de la messagerie, de la diligence, la voie du coche, aller par la messagerie, par la diligence, par le coche. On dit de même : prendre la diligence, prendre la poste, prendre la messagerie, prendre le coche, prendre le chemin de fer, le premier train. On dit dans le même sens : prendre un fiacre, un bateau, un cheval. Fig. Prendre la bonne voie, la mauvaise voie, se porter au bien, au mal. Fig. Prendre la bonne voie, se servir de bons ou de mauvais moyens pour réussir en quelque chose. On dit dans le même sens : prendre les voies de la rigueur, de la douceur, etc. Fig. Prendre le chemin de se ruiner, de faire fortune, faire ce qu'il faut pour se ruiner, pour s'enrichir. Prendre les devants, le devant, partir avant quelqu'un, et fig. le prévenir, le devancer dans une affaire. Prendre le pas sur quelqu'un, passer devant lui pour le précéder ; prendre sa droite, se mettre à sa droite. Prendre la main, prendre le pas, c'est-à-dire prendre la droite. Les princes du sang prennent la main chez eux.
- v. tr. Sens 37: Il se dit de la façon dont on taille, emploie une étoffe. Le tailleur a mal pris cette étoffe. Prendre du drap à contre-poil.Prendre un habit, faire un habit sur un patron donné. Il se dit, en un sens analogue, de viandes qu'on découpe. Vous coupez mal ce bouilli ; vous n'avez pas pris le sens de la viande. Fig. Prendre une affaire à contre-poil, la prendre en un sens contraire à celui qui serait convenable. Fig. Prendre bien, prendre mal une affaire, la conduire bien ou mal. Fig. Prendre une affaire du bon, du mauvais biais, la conduire bien, la conduire mal. Fig. Prendre une chose du bon, du mauvais côté, la considérer comme il convient, comme il ne convient pas, et aussi supposer une bonne, une mauvaise intention. Prendre une chose d'une certaine façon, la considérer, la traiter d'une certaine façon.
- v. tr. Sens 38: Comprendre, interpréter, considérer d'une certaine manière. Le bien prendre, se faire une juste idée de la chose. À le bien prendre, en donnant une juste interprétation. Prendre quelque chose en bonne part, en mauvaise part, recevoir bien ou mal ce qu'on nous dit, ce qu'on nous fait. Prendre mal, se fâcher de. Le prendre mal, se fâcher mal à propos. Prendre pour soi, s'attribuer, se faire l'application de. Prendre une chose à la lettre, au pied de la lettre, l'expliquer selon le sens littéral, dans la rigueur de l'expression. Prendre les choses à la rigueur, les interpréter trop selon le sens propre. Le prendre à, s'en rapporter au sens de. Prendre sérieusement une chose, l'entendre comme si elle avait été dite sérieusement. Prendre sérieusement, prendre au sérieux, donner une attention sérieuse. Prendre en riant quelque chose, ne s'en point fâcher, n'en faire que rire.
- v. tr. Sens 39: Prendre quelqu'un, le considérer, en faire l'objet d'une étude.
- v. tr. Sens 40: Soutenir, adopter. Prendre le parti de, parti pour, voy. PARTI 3, n° 5, et, absolument, prendre parti, voy. le n° 10. Terme de palais. Prendre le fait et cause de quelqu'un, ou prendre fait et cause pour quelqu'un, intervenir en cause pour lui. Fig. Dans le discours ordinaire, prendre fait et cause pour quelqu'un, prendre la défense de quelqu'un.
- v. tr. Sens 41: Il se dit des sentiments, des passions que l'on éprouve. Prendre l'épouvante, avoir tout à coup une grande frayeur.
- v. tr. Sens 42: Obtenir, se procurer. Prendre des renseignements, des informations, se renseigner, s'informer. On dit à peu près dans le même sens : prendre connaissance d'une chose. Prendre la vengeance, se venger de. Prendre ses avantages, profiter des occasions qui se présentent. Prendre avantage, même sens. Cet homme prend avantage de tout. Prendre de l'avantage, prendre son avantage pour monter à cheval, se dit de ceux qui, pour monter plus facilement à cheval, s'aident d'une pierre, d'un banc. Prendre le dessus, se dit d'une personne dont la santé, les affaires, etc. se rétablissent. Prendre la grande main, la haute main dans une affaire, y prendre la principale autorité. Prendre l'avis, consulter. Prendre les avis, les voix, les recueillir. Prendre des inscriptions en médecine, en droit, s'inscrire pour commencer ses études dans la médecine, dans le droit. Prendre ses degrés, ses grades, obtenir, dans une université, les titres de maître ès arts, de bachelier, de licencié, de docteur. On dit de même : prendre ses licences.
- v. tr. Sens 43: Avec un nom de temps, remettre à une autre époque, à un autre moment. Prendre du délai. Prendre du temps. Prendre un moment, se réserver un moment. Prendre jour, fixer un jour. Prendre son temps, ne point se presser, faire une chose à loisir. Prendre le temps, l'occasion, le moment, saisir le temps, l'occasion, le moment favorable. Prendre son temps, choisir le moment favorable. Dans le sens contraire. Prendre le temps de quelqu'un, attendre le moment qui convient à quelqu'un dont on a besoin. En un sens différent, prendre le temps de quelqu'un, lui dérober une partie de son temps.
- v. tr. Sens 44: Prendre les choses de haut, les traiter avec une grande étendue d'esprit.Prendre la chose de plus haut, en parlant d'une narration, faire le récit des choses qui ont précédé celles que l'on raconte. On dit dans le même sens : prendre les choses de loin.
- v. tr. Sens 45: Il se dit de quelques opérations scientifiques. Terme d'astronomie. Prendre des distances d'astres, observer avec un instrument les distances angulaires de ces astres. Terme de marine. Prendre la hauteur du soleil, de la lune ou d'un autre astre, ou, absolument, prendre hauteur, mesurer avec un instrument la hauteur d'un astre au dessus de l'horizon pour en conclure la latitude. En médecine clinique, prendre l'observation d'un malade, consigner jour par jour les phénomènes de la maladie. En général, prendre des observations, recueillir des notes sur certaines choses.
- v. tr. Sens 46: Au jeu, prendre sa revanche, jouer une seconde partie pour se racquitter de ce qu'on a perdu. Fig. Prendre sa revanche, regagner un avantage qu'on avait perdu, ou l'équivalent. Au jeu de paume, prendre sa bisque, compter le quinze qu'on a reçu de celui contre qui l'on joue, et qu'on est en droit de prendre quand on veut. Fig. et familièrement. Bien ou mal prendre sa bisque, faire usage à propos ou mal à propos d'un moyen qu'on a pour réussir dans une affaire, pour obtenir une grâce.
- v. tr. Sens 47: Terme de chasse. Prendre le change, se dit des chiens lorsqu'ils quittent la bête qui a été lancée pour en prendre une autre. Fig. Prendre le change sur un objet, sur une affaire, s'y tromper. Faire prendre le change à quelqu'un, le tromper, l'induire en erreur. Prendre les devants, faire un tour avec les chiens pour requêter et retrouver la voie d'un animal. On dit que le cerf prend son buisson, quand il choisit un endroit dans une forêt pour se retirer le jour et aller aisément la nuit dans les champs. Prendre le vent, se dit de l'action des chiens qui vont à la rencontre du gibier. Terme de fauconnerie. Prendre motte, se dit d'un oiseau qui se pose à terre au lieu de se percher.
- v. tr. Sens 48: Terme de marine. Prendre le bord du large, prendre au large, prendre le large, s'éloigner de terre pour gagner la haute mer. Fig. Prendre le large, s'enfuir. Prendre la haute mer, gagner la haute mer. Prendre le largue, passer de l'allure du plus près du vent à celle du largue, c'est-à-dire courant près du vent, élargir l'angle de sa route. Prendre la mer, s'embarquer. Prendre terre, prendre port, débarquer. Prendre les amures sur le bord, les fixer. Prendre vent devant, virer de bord. Prendre la mer de bout, mettre ou avoir le cap dans la direction de la lame, et la couper directement avec l'étrave en faisant route. Prendre une bitture, retirer de la cale et élonger sur le pont la longueur de câble nécessaire pour un fond où l'on va mouiller. Prendre un corps-mort, en faire parvenir les câbles à bord pour s'amarrer, au mouillage, sur ce corps-mort. Prendre chasse, fuir devant la poursuite d'un ennemi. Un bâtiment, une voile, prennent ou sont pris, lorsqu'en venant au vent le bâtiment est masqué ou la voile coiffée. Prendre des ris, voy. RIS. Prendre le plus près, voy. PRÈS. Prendre en chargement, prendre du monde, des troupes, des passagers, etc. les mettre, les recevoir à bord.
- v. tr. Sens 49: Prendre à, accepter comme. Prendre une chose à cœur, s'en affecter. Prendre une chose à tâche, chercher tous les moyens de la faire. Prendre quelqu'un à témoin, invoquer son témoignage. Je les prends à témoin de l'insulte que vous me faites. On dit de même : prendre Dieu à témoin. Prendre à partie, voy. PARTIE 1, n° 17.
- v. tr. Sens 50: Prendre dans, puiser à.
- v. tr. Sens 51: Prendre quelqu'un en, le surprendre, l'attaquer d'une certaine façon. Attaquer. Prendre les ennemis en queue, en flanc, les attaquer par la queue, par le flanc. Fig. Prendre quelqu'un en, ressentir un certain sentiment pour lui. Prendre quelqu'un en amitié, en haine. Prendre quelque chose en gré. Prendre quelqu'un ou quelque chose en guignon, en grippe, être prévenu contre quelqu'un, contre quelque chose. Prendre quelqu'un en pitié, avoir pour lui de la pitié ou du dédain. Quand le substantif n'est pas sans article, on met dans au lieu de en. Prendre le mal d'autrui en pitié, en être touché. Prendre les choses en patience, les supporter patiemment. Prendre une chose en considération, la remarquer, en tenir compte.
- v. tr. Sens 52: Prendre pour, regarder comme, supposer. Familièrement. Pour qui me prenez-vous ? se dit pour avertir quelqu'un qu'il se trompe du tout au tout sur ce que je suis. Prendre saint Pierre pour saint Paul, prendre l'un pour l'autre. Familièrement. Prendre quelqu'un pour un autre, en juger autrement qu'il ne faut. Allez chercher votre dupe ailleurs, vous m'avez pris pour un autre. Fig. Prendre martre pour renard, se méprendre. Prendre un homme pour une dupe, le regarder comme facile à tromper. Prendre un homme pour dupe, le tromper. Prendre pour bon, croire (presque toujours avec un sens ironique). Fig et familièrement. Il a pris ce qu'on lui a dit pour argent comptant, il a cru trop facilement ce qu'on lui a dit, il a trop compté sur ce qui n'était qu'apparence.
- v. tr. Sens 53: Prendre avec un nom de chose pour sujet. Entourer, envelopper. Fig. Faire impression, s'emparer de l'esprit. Il se dit des maladies qui saisissent. L'accès le prit à telle heure. Il se dit, dans un sens analogue, des sentiments, des passions, etc. Absolument: . Contracter certaines qualités bonnes ou mauvaises. Prendre son pli, voy. PLI. Absorber, détourner. Prendre du temps, exiger beaucoup de temps. Ce travail m'a pris beaucoup de temps, peu de temps. Surprendre. La pluie nous prit en chemin. Prendre sa source, en parlant d'un cours d'eau, commencer à couler, avoir son origine. Prendre son cours, suivre une certaine direction en coulant. Cette affaire prend un bon tour, un mauvais tour, on peut présumer, vu la manière dont elle marche, qu'elle réussira, ne réussira pas. On dit de même : cela prend une bonne, une mauvaise tournure. Par analogie. Le train que prennent les choses. S'imprégner. Prendre l'eau. Prendre le sel, son sel, voy. SEL.
- v. tr. Sens 54: Prendre se construit avec plusieurs substantifs sans article, et forme locution ; on en donne ici quelques exemples, en y joignant parfois, pour marquer la différence, l'emploi avec l'article.Prendre foi, prendre créance, se fier. Prendre droit, acquérir des droits. Prendre droit, avec un nom de chose pour sujet, être capable de (locution qui vieillit). Prendre patience. supporter patiemment. Prendre courage, se remettre en courage, en espoir. Prendre visée, s'attacher à. Prendre garde, voy. GARDE 1, n° 5. Prendre peine, travailler à. Prendre de la peine, travailler avec soin. Prendre plaisir, se plaire à. Il prend plaisir à nous tourmenter. Il se dit aussi avec de. Prendre le plaisir de la chasse, de la pèche, de la promenade, etc. aller à la chasse, à la pêche, à la promenade. Prendre soin, donner des soins. Prendre soin d'un malade. Je voulais, en mourant, prendre soin de ma gloire. Prendre le soin, ne pas négliger de. Prendre parole de quelqu'un, tirer assurance, promesse verbale que telle chose sera faite. Prendre la parole de quelqu'un, recevoir son engagement, sa promesse. Prendre la parole, commencer à parler. Prendre mesure, noter d'une certaine façon les quantités nécessaires pour faire un habit, un soulier, etc. Prendre la mesure, les dimensions d'un objet, le mesurer. Prendre place, se mettre parmi. Prendre la place de, se mettre à la place de. Prendre langue, voy. LANGUE, n° 4. Prendre pied, s'établir solidement. Il a pris pied dans cette administration. Prendre le pied, s'autoriser. Fig. Prendre un pied, s'emparer d'une étendue égale à celle d'un pied, s'impatroniser le moins du monde. Prendre racine, s'enraciner. Prendre loi, obéir à. Prendre les lois, des lois, même sens.
- v. tr. Sens 55: V. n.: S'enraciner. La vigne ne prend pas dans ce terrain. Des plantes qui prennent de bouture. Fig.
- v. tr. Sens 56: Fig. Réussir, avoir du succès. Il se dit aussi des personnes. Ce jeune homme a bien pris dans le monde.
- v. tr. Sens 57: S'attacher à, avec un nom de personne pour sujet. On a beau faire étudier cet enfant, il ne prend à rien. C'est un homme qui prend à tout, qui ne prend à rien, qui s'intéresse à tout, qui ne s'intéresse à rien.
- v. tr. Sens 58: Faire son effet, s'attacher à, avec un nom de chose pour sujet. Cette couleur ne prend pas. Les vésicatoires ont bien pris. Les sangsues n'ont pas pris. Fig.
- v. tr. Sens 59: Faire une impression trop forte. Particulièrement. Faire une impression trop forte à la gorge, au nez. Ce ragoût prend à la gorge. La moutarde prend au nez.
- v. tr. Sens 60: Il se dit de ce qui s'allume ou fait explosion.
- v. tr. Sens 61: S'épaissir, se cailler, se glacer. Cette gelée ne prendra pas. La rivière a pris cette nuit.
- v. tr. Sens 62: Commencer en un point et s'étendre de là.
- v. tr. Sens 63: Il se dit des maladies qui font invasion. Impersonnellement: . Il se dit, au même sens, des affections morales. Impersonnellement: . Il lui a pris en gré de faire telle chose, la fantaisie lui est venue de faire telle chose.
- v. tr. Sens 64: Impersonnellement: . Avoir de bonnes ou de mauvaises suites. Il se dit au même sens avec en explétif.
- v. tr. Sens 65: Se prendre, v. réfl.: Être saisi avec la main. Cela se prend avec des mitaines.Cette étoffe se prend à pleine main, elle est moelleuse, bien fournie. Se prendre par la main, se saisir l'un l'autre par la main. Se prendre aux cheveux, se saisir l'un l'autre par les cheveux. Fig et familièrement. Se prendre aux cheveux, avoir une vive querelle. Ils se prirent aux cheveux, et la discussion fut très vive.
- v. tr. Sens 66: S'attacher, s'accrocher. Un homme qui se noie se prend à tout ce qu'il atteint. Sa perruque se prit à un clou. Il s'est pris à des épines, et son habit a été déchiré. Fig. Ne savoir où, à quoi se prendre, ne savoir à quoi s'en tenir, à quoi recourir.
- v. tr. Sens 67: Être saisi dans un piége, dans un filet. Impersonnellement: . Fig.
- v. tr. Sens 68: Fig. Être captivé. Se laisser prendre, se laisser captiver. Se prendre d'amitié, d'amour, d'aversion pour quelqu'un, concevoir de l'amitié, de l'amour, de l'aversion pour lui. On dit de même : Se prendre de belle passion pour quelqu'un. Absolument: . Se prendre de vin, s'enivrer.
- v. tr. Sens 69: S'unir ensemble. Ils se sont pris pour mari et femme.
- v. tr. Sens 70: Se prendre à, attaquer. Il se dit aussi des choses qu'on attaque. Se prendre de paroles avec quelqu'un, avoir un démêlé. On dit dans le même sens, mais familièrement : Ils se sont pris de bec. Se prendre à quelqu'un de, le quereller à cause de, le rendre responsable, lui imputer le tort. Il se dit avec en explétif.
- v. tr. Sens 71: Se prendre à, employer de l'adresse, de l'habileté à. On dit dans le même sens, avec y explétif : s'y prendre.
- v. tr. Sens 72: Suivi de à et d'un infinitif, commencer, se mettre à.
- v. tr. Sens 73: Être contracté, en parlant de maladies.
- v. tr. Sens 74: Se prendre s'est dit quelquefois pour s'allumer, du moins au figuré.
- v. tr. Sens 75: Se figer. L'huile se prend dès que la température baisse. Ce sirop se prendra.
- v. tr. Sens 76: Se prendre pour, prendre sa propre personne pour quelque autre.
- v. tr. Sens 77: Être compris, entendu, interprété. Ce mot se prend au sens propre. Ce mot se peut prendre en bonne, en mauvaise part, il est susceptible d'une bonne, d'une mauvaise interprétation.
- v. tr. Sens 78: Être employé, en parlant de mots et de locutions. Ce verbe se prend figurément. Cet adjectif se prend substantivement.
- v. tr. Sens 79: À tout prendre, loc. adv.: Tout bien examiné.
- v. tr. Sens 80: Au fait et au prendre, loc. adv.: Au moment de l'exécution, quand il est question d'agir, de parler.
Wiktionnaire
- Saisir, mettre en sa main.
- Saisir une chose, l’enlever, la tirer à soi autrement qu’avec la main.
- Saisir les choses avec leur gueule, leur bec, leurs griffes, etc., en parlant des animaux.
- Mettre sur soi, en parlant des habits, des vêtements.
- (Vieilli) Commencer à porter.
- Emporter avec soi certaines choses par besoin ou par précaution.
- Emporter en cachette ou de force, ôter à quelqu’un ce qu’il possède, le lui dérober.
- S’emparer, se saisir par force d’une chose ou d’une personne.
- (Par extension) (Très familier) Dominer sexuellement.
- (Jeux) Enlever à l’adversaire.
- Faire des levées d’hommes.
- Arrêter quelqu’un pour le conduire en prison.
- Butiner à la guerre, y faire des prisonniers.
- (Militaire) Se rendre maître par la force des armes ou autrement, d’une place forte.
- (Chasse, Pêche) Attraper à la chasse ou à la pêche.
- Poursuivre et saisir un gibier, en parlant des animaux de chasse, des oiseaux de proie, des prédateurs.
- (Figuré) S’emparer de quelqu’un, gagner quelqu’un en s’attaquant à son esprit, à son cœur, à ses sens.
- Surprendre.
- Attaquer, aborder.
- Manger, boire, avaler, absorber, en parlant des aliments, des boissons, des médicaments solides ou liquides.
- Faire usage pour sa santé, pour son agrément, etc.
- (Vieilli) Se faire contaminer par contagion, en parlant des maladies.
- Atteindre par surprise.
- Fixer sur le corps.
- Contracter ; adopter.
- Se donner, employer, en parlant de titres, de qualités, de noms.
- Acquérir, acheter.
- Demander, percevoir un prix pour quelque chose que l’on vend.
- Recevoir ; accepter.
- Bénéficier de.
- Emprunter, tirer de.
- (En particulier) (Famille) Recevoir des traits psychologiques ou physiques de son ascendance.
- Engager des personnes, ou s’engager avec elles, sous certaines conditions.
- Joindre quelqu’un en quelque endroit, pour se rendre ailleurs avec lui.
- Emmener avec soi.
- Recueillir, donner l’hospitalité.
- Ôter, retirer, retrancher une partie d’un tout.
- Retrancher de quelque chose pour subvenir à autre chose.
- Se charger d’une chose, entrer en possession, en jouissance d’une chose à certaines conditions.
- (Marine) Charger quelque chose, recevoir quelqu’un, à bord.
- Engager et conduire, en parlant d’une affaire.
- Choisir, préférer ou adopter de préférence ; se décider pour.
- Choisir une route, un chemin, s’y mettre en marche, en parlant particulièrement de ceux qui voyagent, qui cheminent.
- (Par extension) (Absolument) Entrer dans un chemin qui se présente au choix.
- (Par extension) Utiliser un mode de locomotion qui se présente au choix.
- (En particulier) Couper, utiliser, façonner, de certaines façons, en parlant des étoffes, des viandes, et plus généralement ce que l’on coupe ou tranche avec art.
- (Figuré) Entendre, comprendre, concevoir, expliquer, interpréter, considérer d’une certaine manière.
- (Figuré) Adopter ou soutenir avec chaleur ou conviction.
- Éprouver, en parlant des sentiments, des passions, des affections et des répugnances.
- Obtenir, recueillir.
- Fixer, en parlant d’une date.
- Déterminer par la mesure, les dimensions, la grandeur d’une chose.
- Rédiger, relever, fixer sur le papier.
- (Par ellipse) Prendre du temps ; durer.
- (Intransitif) S’enraciner, pousser, croître.
- (Intransitif) (Figuré) Réussir, trouver son lectorat, son auditoire, en parlant d’un ouvrage de l’esprit, d’une proposition, d’un compliment, etc.
- (Intransitif) Adhérer, s’attacher, produire son effet.
- (Intransitif) Faire une impression trop forte à la gorge, au nez.
- (Intransitif) Se geler, se coaguler, s’épaissir, se solidifier.
- (Intransitif) Contribuer à un bon ou à un mauvais résultat.
- Atteindre une année de plus en âge.
- (Intransitif) Être atteint.
- (Pronominal) S’attacher, s’accrocher.
- (Pronominal) Concevoir un sentiment pour quelqu’un.
- (Pronominal) Provoquer, s’attaquer à quelqu’un.
- (Pronominal) Se contracter, en parlant de maladies.
- (Pronominal) Se figer, se solidifier.
- Subir.
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Citations
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Il est un temps de prendre, et un temps de laisser prendre.
Paul Claudel
-
Cette vie qu'on ne peut pas prendre au sérieux et qu'il faut parfois prendre au tragique.
Jean Rostand
-
Prendre ses vacances au début de l'été c'est «IN», les prendre à la fin c'est août.
Philippe Geluck
-
Dès l'enfance, il faudrait prendre l'habitude de ne pas prendre d'habitudes.
Gilbert Cesbron
-
Qu'un homme puisse prendre plaisir à marcher au rythme d'une fanfare militaire, suffit à me le rendre méprisable.
Albert Einstein
-
Le pouvoir n'était pas à prendre, il était à ramasser.
Charles de Gaulle
-
La seule habitude que l'on doit laisser prendre à l'enfant est de n'en contracter aucune.
Jean-Jacques Rousseau
-
La sotte occupation que celle de nous empêcher sans cesse de prendre du plaisir, ou de nous faire rougir de celui que nous avons pris !... C'est celle du critique.
Denis Diderot
-
Rien, en vérité, n'est définitivement garanti. Seuls des citoyens alertes et informés peuvent prendre conscience de la toile d'influence tissée par la gigantesque machinerie militaro-industrielle et la confronter avec nos méthodes et objectifs démocratiques et pacifiques, afin que la sécurité et les libertés puissent fleurir côte à côte.
Dwight David Eisenhower
-
Je crains la nature : elle est trop pleine du lait de la tendresse humaine pour prendre le chemin le plus court.
William Shakespeare
Expressions
Expressions contenant le mot Prendre.
- À tout prendre en considérant bien la chose, somme toute.
- Familier. Ça me prend la tête cela m'énerve, m'exaspère.
- C'est à prendre ou à laisser il vous faut accepter mes conditions ou renoncer.
- Il y a à prendre et à laisser il y a du bon et du mauvais, du vrai et du faux.
- Familier. Je vous y prends je constate que vous êtes en défaut.
- Le prendre sur tel ton, de haut, etc. réagir d'une certaine manière, en particulier dédaigneuse, méprisante.
- On ne m'y prendra plus je ne recommencerai pas dans les mêmes conditions, je ne me laisserai plus tromper.
- Où avez-vous pris que… ? d'où sortez-vous cette information erronée, stupide ?
- Pour qui me prenez-vous ? vous vous trompez sur ma personne, et en particulier je suis au-dessus de ce que vous pensez.
- Prendre la teinture se teindre facilement.
- Prendre l'eau se laisser transpercer par l'eau.
- Prendre quelqu'un à part, en privé, en tête à tête, etc. l'aborder, avoir avec lui un entretien.
- Prendre sa place, son poste aller les occuper.
- Prendre sur soi assumer la responsabilité de quelque chose, se décider à faire quelque chose de pénible.
- Familier. Prendre une femme la posséder sexuellement.
- Se laisser prendre se laisser tromper, avoir ou surprendre.
Scrabble
Le mot prendre est valide au Scrabble et rapporte 10 points .
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